Comment j’ai rencontré Raymond Carter, à Abidjan.
Octobre 2010
J’ai eu l’occasion par deux fois de passer une dizaine de jours en Cote d ‘Ivoire. D’Abidjan, à Zenouala, en passant par Yamassoukro. C’est vraiment un pays merveilleux, ou les gens magnifiques ont tant à donner, mais ou la politique, la corruption, la France Afrique, ont mis le pays dans une chienlit sans fin. Dommage pour un pays, qui pourrait etre l’un des plus beau du monde, avec ses plages sans fin comme à Bassam, des fruits gorgés de miel, des poissons comme je n’ai jamais mangé, des paysages incroyables et des gens au coeur sur la main.
J’ai ainsi eu l’opportunité de pratiquer dans deux clubs d’Abidjan. Les gens étaient de très bon niveau,avec des professeurs français comme mentors mais aussi des senseis Africains très intéressants. Ce qu’il faut imaginer d’abord, c’est la… chaleur. Une chape de plomb,une humidité effrayante, dans des structures loin de nos standards français.
Le premier cours (à Marcory ?) était dirigé par un professeur français 2 dan je crois, mais son niveau était bien au-delà. Il avait son 2edan depuis des années et passer ses grades lui mportait peu. En se changeant au bord du « tatami », je lui demandais combien de temps durait le cours. En fait avec la chaleur, j’étais déjà anéantis avant de commencer… il me répondit 1 heure max. Voyant mon étonnement, il rit en me disant » tu verras, c’est très suffisant ;) «
Tu m’étonnes. Le truc, c’est qu’avec une chaleur pareille, tu apprends vite à travailler efficace, sans excès de mouvements, et surtout,sans force !
Deux jours après j’étais au club de l’université, invité par Jean Maurice Ouattara, un prof ivoirien, et un aïkidoka français, Loic, qui depuis est revenu sur Paris, chez Toshiro Suga Shihan, je crois.
Au petit matin, dans un dojo, ouvert, 32 ou 35 °C, l’enfer. En seiza, une dame d’origine asiatique en hakama, me murmure, « tu as de la chance, aujourd’hui on a la visite de Carter sensei ». Qui ça ? En effet j’ai droit à un cours de haut vol, digne d’un stage, un travail souple, sans bras, mais je suis vite trempé comme une soupe. En regardant un de mes partenaires, local et donc noir, je m’amuse à le voir transpirer comme un bœuf. « Faut pas croire, pour nous aussi, c’est très très dur ». Je ne sais pas si ça doit me rassurer…
Raymond Carter fera une des plus brillantes démos de Kokyu Ho que j’ai vu. Il choisit un jeune ivoirien, en pyjama, d’au moins 120 kg, aux bras comme mes cuisses. Il lui demande « saisis mes poignets et renverse moi » Et là le spectacle commence. Le pauvre gars remue sur place, force comme un âne, transpire de plus belle. « Raymond bouge à peine, et se
permet d’ajouter, « en plus, je peux même rire et discuter avec vous, pendant qu’il s’énerve ! » L’assistance est aux anges. « Bon, mais on ne va pas passer la nuit la dessus ».
Raymond d’un mouvement leste et précis, renverse d’un coup le pauvre garçon qui tombe comme une masse avec fracas. La démonstration est faite.
Je garde un souvenir ému de mes séjours en Côte d’ivoire, pour y avoir pratiquer l’aïkido, celui que j’aime en plus, mais aussi pour les gens adorables que j’ai côtoyer, les milles choses que j’y ai vu, gouté, des rencontres réellement extraordinaires .
Il m’en reste…
une expérience humaine forte et impérissable.
Plus tard, j’ai cherché qui était Raymond carter. Il a débuté l’aïkido en 69. 5e dan aïkido, il a aussi de nombreux dans en judo, karaté, pratique le jujitsu, le kobudo, le krav maga.. Il est surtout l’un des meilleurs experts mondial du combat au couteau. Militaire de métier, il habite toujours en Côte d’ivoire.